Où en est la fracture territoriale? Le député MoDem de Mayotte rencontre les JDem du Rhône et de la Loire

Ce dimanche 26 juin 2011, des Jdem de la Loire ont participé à Lyon au débat entre les Jeunes Démocrates du Rhône et Abdoulatifou ALY, député MoDem à Mayotte et responsable de l’Outre-Mer, la coopération et la Francophonie au sein du Shadow Cabinet de François Bayrou. Reprenant la genèse du concept de fracture sociale, Abdoulatifou Aly dresse un tableau sans appel de la situation de la France : « deux des trois principes de la devise de notre République sont remis en cause. »

La Fraternité :

La France subit un changement de valeurs profond à cause de politiques qui pour la première fois acceptent ouvertement de donner davantage aux riches qu’aux personnes démunies.

Nous sommes passés d’une fraternité nationale garantie par l’État à une solidarité régionale et départementale. L’État se désengage à tous les niveaux et nous assistons au passage de l’État-providence à des services publics privatisés. L’exemple de l’école est frappant. Le Ministère de l’éducation nationale ne se gêne pas pour supprimer des classes et des postes de manière affichée. La conséquence dans les zones rurales est immédiate : Les services publics disparaissent les uns après les autres. En dépit des alertes des Inspections Générales de tous les ministères, le gouvernement continue à se désengager des questions de solidarité. Et les parlementaires sont sans outils de contrôle pour lutter contre ce système.

« Si la solidarité n’est plus nationale, c’est une solidarité à géométrie variable qui s’installe sur les territoires. »

Des départements comme la Creuse se dépeuplent et perdent leurs services publics sans que l’État lutte contre ce phénomène. Cela laisse aux collectivités territoriales seules, les arbitrages en matière de solidarité. Or « la solidarité doit être la même pour tous, c’est ça la France ! »

L’égalité :

Les inégalités s’accentuent sans que l’État ne réagisse. Pour mesurer la situation du pays, les outils comme le potentiel fiscal, la population, le PIB ou le PNB apparaissent dépassés. On observe qu’il n’y a pas aujourd’hui de véritables critères de définition des inégalités entre deux territoires différents. On ne sait pas à quel moment on doit amorcer un mécanisme de solidarité d’un département à l’autre. Dès lors, il n’y a pas de repères permettant de déclencher de façon automatique des mécanismes d’aide et de réduction de la fracture territoriale.

Alors qu’au niveau européen, ces inégalités sont quantifiées et des objectifs précis sont fixés pour obtenir leur diminution. En France, le gouvernement n’a pas mis les moyens nécessaires pour mener à bien cette politique. On a trouvé des solutions dans les régions qui ne sont pas déclinées au niveau national. Le plan Banlieue de Fadela Amara est un échec cuisant et témoigne de cette incapacité à conduire  à l’échelle du pays des actions cohérentes dans ce domaine.

Le Mouvement Démocrate veut renouer avec ces principes d’égalité, de fraternité et un Etat garant d’une solidarité qui serait la même pour tous, quel que soit le département ou la région dans lesquels nous vivons. Ce n’est pas une volonté de centralisation mais « une question de valeurs ».

Un échange avec les participants a permis de faire la transition avec la seconde partie du débat.

Elle fut l’occasion pour Fabien Obrier, conseiller municipal d’Ecully (69130), de montrer l’importance des aménagements urbains dans la fracture territoriale. Cartes à l’appui, il a cité l’exemple du quartier Le Perrollier, avec 98% des logements sociaux de la commune concentrés, qui se trouve coupé par une autoroute créant à la fois une barrière physique et social avec le reste de la commune. François-Xavier Pénicaud, Président national des JDem, a pu illustrer des solutions à ces problématiques territoriales en citant l’exemple du quartier Terraillon à Bron (69500) et comment la « mixité fonctionnelle »pouvait contribuer à réduire les inégalités sur une commune.

Le débat s’est conclu en se donnant rendez-vous prochainement afin de poursuivre cette réflexion collective. Nous vous informerons des dates fixées .

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