Le Renouveau de l’industrie française…mais avec quoi ?

Les crises économiques de 2009 et 2012 ont démontré la fébrilité d’un système où la course au profit et la notion de compétitivité sont intimement liées. Laissant des PME-PMI sur le carreau car pas assez compétitives, trop chères… Si la désagrégation du tissu industriel français n’est pas nouvelle, elle n’est pas prête de s’arrêter, on parle pourtant de cadeaux fiscaux, de subventions pour les entreprises.

Cela revient à maintenir sous oxygène un homme dans le coma. Une des sources du problème n’est pas à chercher là mais plus en amont : Sur les bancs de l’Education Nationale. Beaucoup d’entreprises ont la hantise de la retraite de leurs éléments expérimentés (Techniciens, Opérateurs…) dans d’autant plus de spécialités que nous pourrions l’imaginer. Car faute de candidats ou faute de moyens, nombre de cursus ont été révisés, désagrégés, raccommodés… Certes ils existent mais sont devenus l’ombre d’eux-mêmes, loin des exigences qui en faisaient des fleurons il y a encore quelques décennies. Et plus avec le temps, le nombre de ces formations indispensables à un tissu industriel décroit sans que rien ne semble arrêter l’hémorragie. Manque de candidats, manque de professeurs, manque de moyens… autant de motifs à la fermeture ou à la réforme de cursus qui se déchargent désormais sur les entreprises qui doivent former leurs personnels à ces cœurs de métier souvent en appui de leurs experts ou à des organismes extérieurs. Si le système fonctionne sous perfusion aujourd’hui qu’en sera-t-il demain ? Car plus le temps file plus le nombre d’experts décroit à mesure que ceux-ci ne sont pas remplacés ou remplacés par un ersatz qui ne brillera pas avant un temps long d’adaptation. Hors qui maintenant peut se permettre de former sur du long terme un élément clé que tout le monde s’arrachera une fois opérationnel, et surtout à quel coût ? Car la masse s’amenuisant on assiste à une augmentation des rémunérations pour attirer et garder ces éléments.

Alors au lieu de parler de renforcement la compétitivité des entreprises par des chiffres, on ferait mieux de la renforcer avec un potentiel humain latent qui retisserait le tissu industriel français. Nous sortirions ainsi du chômage des personnes en marge du système scolaire car ayant suivi une formation amenant à une voie de garage du fait du nombre trop faible de candidats pour peu de places ouvertes. Et nous éviterions de mettre au tapis une industrie qui ne demande qu’à se relever pour un nouveau round sur l’échiquier mondial.

Vincent ANDRE

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