Hommage à Simmone Hubé

Par Gilles ARTIGUES – Président du MoDem 42, prononcé le mercredi 4 mai 2011 en l’Eglise de Sorbiers

« Edmond m’a demandé d’évoquer, en quelques mots, la mémoire de Simonne , au travers de son parcours et de son engagement de militante politique.

Je le fais bien volontiers même s’il est très dur de réaliser que nous quitte quelqu’un que avons connu et beaucoup apprécié.

Simonne, tu étais pour nous tellement plus que la Présidente de la section locale du Mouvement Démocrate !

Deux mots me viennent à l’esprit, en pensant à toi : la fidélité et le courage.

La fidélité à tes proches, ton époux, tes enfants et petits enfants, tes amis, bien sûr mais aussi et nous en avons été souvent les témoins, la fidélité à tes idées et à tes convictions.

Tu as toujours milité dans des familles de pensées humanistes, se réclamant du centre. Tu estimais que, sur l’échiquier politique, c’était dans cet espace que pouvaient le mieux s’exprimer l’équilibre et la modération. Tu y as fait montre de beaucoup de sagesse.

Tu étais soucieuse d’ honnêteté intellectuelle, refusant le « politiquement correct » et la langue de bois.

Pour toi, rien n’était totalement noir ou totalement blanc. Seule comptait la qualité de cœur des femmes et des hommes que tu as rencontrés. L’étiquette politique te semblait secondaire.

C’est ainsi que tu as a pu, au fil des années, nouer des  relations confiantes et collaborer avec des personnes aussi différentes que  François DUBANCHET,  à Saint-Etienne ou  Raymond JOASSARD, ici à Sorbiers, cette commune dont tu nous parlais si souvent. Tu étais fière d’en être l’une des élues.

Tu as plusieurs fois mené des batailles électorales, municipales, cantonales, législatives, régionales… que tu savais difficilement gagnables. Tu les a acceptées et souhaitées, toujours avec une grande détermination. Tu voulais,  à tous prix, que tes valeurs, nos valeurs soient portées.

Simonne, tu étais entière dans tout ce que tu faisais. Dans nos réunions, tu attendais ton tour de parole patiemment et nous, nous attendions aussi ton point de vue, parfois avec inquiétude car nous savions la capacité redoutable qui était la tienne à convaincre. Tu le faisais  avec un grand  respect des idées de chacun.

Ta grande expérience de la nature humaine te permettait d’illustrer tes propos de multiples exemples que tu nous rappelais en les martelant de gestes affirmés des mains. Même si nous n’étions pas toujours d’accord, tu acceptais la décision majoritaire avec beaucoup de discipline et de sérénité, y compris quand elle ne t’était pas personnellement favorable.

L’autre mot qui te caractérise est le courage. Je me souviens très précisément du moment au cours duquel tu m’as annoncé, en septembre 2008, ta maladie. Tu étais alors parfaitement consciente de ce qui t’attendait, des combats que tu allais devoir mener. Tu savais, entre autres, que tu ne vivrais pas avec nous l’élection majeure de la vie politique française et pourtant, tu aurais tant aimé battre le pavé à nos côtés, l’an prochain.

Malgré ton traitement particulièrement pénible, ton amaigrissement de plus en plus visible, tu n’as jamais exprimé de plaintes. Au contraire, tu remontais le moral de l’un ou l’autre de nos militants confrontés aux accidents de la vie, certes douloureux mais tellement moins pesants que ce que tu supportais toi même.

Simonne, tu étais une grande dame. Tu aimais la politique parce que tu aimais les autres, que tu voulais les aider à être plus heureux. En fait, je crois que tu aimais la vie avec passion, tout simplement.

Il est évident que tu vas nous manquer, que nos débats seront moins animés, moins riches, à l’avenir. Il nous faut pourtant aujourd’hui poursuivre le chemin sans  notre compagne de route.

Nous penserons bien sûr à toi, au moment de nos futurs choix stratégiques, à ce que tu aurais dit ou fait. Nous savons que tu seras toujours avec nous, même si tu t’es soustraite à notre vision humaine. Nous ne t’oublierons pas.

Contrairement à ce que l’on croit ou dit bien souvent,  le désintéressement et l’amitié existent en politique. Simonne, tu en as été l’exemple vivant. Nous t’en remercions. Repose en paix. »

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