Gilles Artigues dénonce « l’escroquerie » du PS

Dans la droite ligne du Conseil national du Mouvement démocrate qui s’est tenu le 26 juin, à Paris, Gilles Artigues en tant qu’ancien député de la Loire, tient à dénoncer l’ « escroquerie du PS » qui fait croire, par calculs politiciens, que l’on pourra, après 2012, revenir à l’âge légal de 60 ans pour le départ à la retraite.

« C’est impossible. Les socialistes ne le feront pas ou créeront des conditions tellement sévères que personne ne pourra cesser son activité à cet âge. On sent bien d’ailleurs les divisions au sein du PS sur ce sujet entre la direction nationale du parti à laquelle appartient Régis JUANICO qui chasse sur les terres de l’extrême gauche et ceux qui adoptent une attitude responsable comme Michel ROCARD, Gérard COLLOMB ou Dominique STRAUSS-KAHN que soutient Jean-Louis GAGNAIRE.Il y a ceux qui sont prêts à tout pour gagner une élection et ceux qui refusent la malhonnêté intellectuelle.

Bien sûr que nous préférerions tous ne rien changer mais le courage oblige à dire la vérité aux français plutôt que de leur laisser croire que la réforme est évitable. Elle est indispensable et ne peut être différée, compte tenu du rapport déséquilibré entre actifs et pensionnés. Si la France ne réussissait pas à conclure cette réforme, à la rendre humainement acceptable par tous, ou si la réforme était insuffisante, alors le pays se trouverait en danger.

Plutôt que de défendre des chimères, les socialistes devraient se battre avec plus de force pour que le pays crée des emplois pour les moins de 30 ans et pour les plus de 50 ans grâce à une meilleure production industrielle ou agricole.

On aimerait aussi les entendre faire des propositions sur la question de la reconnaissance de la pénibilité qui ne doit pas être liée à une invalidité constatée de 20 pour cent. Nous proposons que la pénibilité soit prise en compte, à l’image des accidents du travail, par une caisse autonome, alimentée par les entreprises au prorata des risques qu’elles font encourir à leurs salariés ce qui entraînera une évolution vers des parcours professionnels diversifiés et les incitera à augmenter la prévention.

Le Mouvement démocrate est aussi bien seul à refuser en l’état le déplacement de 65 à 67 ans de l’âge du départ à la retraite sans pénalisation pour les carrières incomplètes ! 62 ans oui, 67 ans non ! Ce sont les salariés les plus fragiles, les femmes qui ont commencé ou recommencé à travailler après avoir élevé des enfants, les petits salaires qui ont « galéré » qui se trouvent ici en cause. Cette décision repose d’ailleurs sur un artifice comptable : quand elles font valoir leurs droits à la retraite un très grand nombre de ces personnes ne travaillent plus ; elles sont au chômage, en fin de droits, aux minima sociaux ou sans ressources. Ce sont donc les caisses chômage ou les budgets sociaux qui doivent assumer la charge de leurs ressources. Je souhaite que le gouvernement puisse évoluer sur ce point.

Enfin, à l’occasion de ce débat, nous en profiterons pour défendre une nouvelle fois l’ idée constructive que j’avais portée aux dernières élections législatives et qui prend en compte les droits acquis dans le passé et donne à tous les mêmes règles pour l’avenir. Nous croyons que la transparence généralisée, l’individualisation des droits, la connaissance de ceux ci, à tout moment de la carrière, le libre choix de la retraite à partir d’un âge légal, la simplification des régimes entraînant des gains de gestion (« Retraite par points », ou par compte individualisé), doivent être l’horizon proche de nos systèmes de retraite. »

Cessons donc de critiquer de manière stérile et faisons des propositions pour que cette réforme soit juste et efficace en attendant celle sur la santé et la dépendance et celle visant à résorber les dettes et deficits publics.

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